Une vision objective et simple de la vie contemporaine
Le Réalisme naît en France après la révolution de 1848 et s'étend en Europe et en Russie jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Ce mouvement rejette l'inspiration imaginaire du Romantisme et dénonce les conventions dépassées de l'art académique.
Gravitant autour de Gustave Courbet et de Jean François Millet, les peintres réalistes marquent une rupture définitive avec les traditions artistiques des siècles précédents. Les sujets mythologiques, historiques ou religieux ne sont plus au goût du jour.
Les artistes s'attachent alors à représenter ce qu'ils voient sur des grands formats. Ils n'imposent ni une théorie esthétique ni un style homogène mais une vision objective et simple de la vie contemporaine.
Ces tableaux provoquent des tempêtes de protestations, parce que ces peintres bousculent les conventions.
Pour les critiques, ces œuvres sont jugées vulgaires car les thèmes abordés présentent des scènes de la vie contemporaine. Ils parleront d'un culte rendu à la laideur, d'une glorification de la vulgarité.
Les caractéristiques
Les réalistes vont s'attacher à des thèmes qui jusqu'alors étaient considérés comme subalternes :
Le travail, la vie quotidienne, la nature morte, le paysage et le portrait deviennent leurs sujets favoris.
Les paysans et les gens du peuple sont désormais leurs domaines de prédilection. Dès lors les œuvres deviennent des plaidoyers politiques qui seront fortement critiqués.
La simplification et la stylisation du dessin donnent une valeur expressive aux tableaux.
Les sujets sont généralement éclairés par une source lumineuse, les tableaux s'élaborent, selon la tradition, des couleurs sombres vers les couleurs claires.
Les artistes
Gustave Courbet (1819-1877) est l'un des chefs de file du mouvement Réaliste. Il exprime son engagement politique dans des peintures dont la technique s'apparente à l'exploit. Les grandes dimensions de ses toiles affirment sans détour l'opinion du peintre : Ces gens simples méritent autant d'attention que les grands de ce monde. Il qualifiera le réalisme par son opposition totale à la conception du beau, le réalisme n'étant rien d'autre qu'une négation de l'idéal.
Jean-François Millet (1814-1875) exprime lui aussi ses idées politiques dans ses œuvres mais celles-ci sont beaucoup plus nuancées que Courbet. Il est attentif à décrire la vie paysanne. Il pose un regard tendre sur ces personnes défavorisées.
Honoré Daumier (1808-1878) aborde la satire politique et sociale et peint les gens du peuple avec une grande sensibilité.
Arts du visuel
Les casseurs de pierres Gustave Courbet 1849 Huile sur toile 165 x 257 cm Le tableau se trouvait à Dresde. Il a été détruit durant la seconde guerre mondiale, en 1945.
Le wagon de troisième classe Honoré Daumier 1862 Huile sur toile 67 x 93 cm National Gallery of Canada à Ottawa
Repos sous les saules Jean-Baptiste-Camille Corot 1865-1870 Huile sur toile 45 x 60,5 cm Musée du Louvre à Paris
Un enterrement à Ornans Gustave Courbet 1849-1850 Huile sur toile 315 x 668 cm Musée du Louvre à Paris
Angélus Jean-François Millet 1857-1859 Huile sur toile 53 x 66 cm Musée d'Orsay à Paris
Le Réalisme
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Les artistes