Au XIXe siècle, les progrès techniques, l'invention de machines performantes, l'utilisation de la vapeur permettent d'augmenter considérablement la production de biens manufacturés. On passe d'une économie artisanale et manuelle à une production industrielle s'appuyant sur une forte mécanisation. Les usines se développent. Le charbon constitue l'énergie principale de cette révolution.
Des bouleversements dans l'organisation et la nature du travail modifient la structure de la société. Les hommes quittent les campagnes pour aller s'entasser dans les faubourgs des grandes villes. De nouvelles classes sociales émergent : la bourgeoisie et la classe ouvrière.
Les conditions de travail difficiles des ouvriers
Cet aspect est évoqué par les trois premiers documents. Ils parlent, de manière tout à fait nouvelle, des hommes anonymes.
Le tableau, « Les déchargeurs de charbon » de Claude Monet, représente un paysage urbain. La scène se passe à Paris, port d'Asnières. On y voit des dockers, des débardeurs transporter de lourdes cargaisons, métier rude. Le charbon est acheminé par péniches. Le pont que l'on peut voir est le pont routier d'Asnières. À l'arrière plan, des cheminées d'usines fument.
Les couleurs du tableau, allant du vert au gris, sont mornes. Les hommes, traités comme des colonies de fourmis, semblent dépersonnifiés. Pour eux, il n'y a pas moyen de fuir ; l'horizon est écrasé par l'arche du pont, l'accès au fleuve est fermé par les péniches.
À l'image d'autres artistes du XIXe siècle, Monet réalise ici une peinture sociale. Cependant, elle fait un peu exception dans son œuvre, lui le peintre de la lumière, de la campagne riante et des loisirs bourgeois. Peut-être a-t-il été frappé par ces silhouettes sombres se détachant dans le contre-jour. Peut-être a-t-il trouvé l'éclairage intéressant. On sait également que le pont constitue pour lui un motif favori.
L'œuvre d'Adolf Menzel, « La forge », vise à plonger le spectateur au cœur du travail d'ouvriers du XIXe siècle.
Adolph Friedrich Erdmann von Menzel, peintre allemand, nous montre la puissance des machines ainsi que le dur labeur des hommes avec réalisme et un grand souci des détails. Outils, costumes, et gestes sont peints avec beaucoup de minutie, comme si l'artiste voulait nous montrer tous les aspects du travail de ces hommes.
Les personnages, vus de dos, tout à leur tâche, semblent enchaînés à leur machine.
L'auteur utilise une palette sombre, qui évoque l'enfermement, qu'il fait contraster avec un jaune lumineux. Une atmosphère étouffante se dégage du tableau, rendue encore plus évidente par la peinture du métal en fusion, au centre, qui semble attirer tous les regards.
« Germinal », écrit par Émile Zola en 1884, raconte la vie quotidienne des ouvriers, les souffrances des mineurs. Ce roman est souvent considéré comme celui de la lutte des classes et de la révolte sociale.
L'œuvre traduit le rêve de Zola « d'un seul peuple fraternel faisant du monde une cité unique de paix, de vérité et de justice ».
L'immeuble dit « Haussmannien »
L'habitat bourgeois dans le cadre du nouvel aménagement de la ville est un autre aspect de la société du XIXe.
La population de la capitale est multipliée par quatre, entre 1800 et 1879.
Le XIXe siècle, dans le cadre des immeubles parisiens, voit « l'invention » de la bourgeoisie. Un roman comme celui d'Émile Zola, Pot-bouille, paru en 1882, en brosse les vicissitudes.
Définition d'un immeuble dit « Haussmannien » :
Cette construction s'apparente à une habitation à loyer ; à un immeuble de rapport.
L'immeuble d'appartements est une innovation sociale du XIXe siècle. Un propriétaire qui réside souvent dans l'immeuble (35 % des bâtiments du boulevard Saint Germain) loue des appartements à d'autres locataires. L'immeuble de rapport est un placement plutôt rentable. En 1860, les taux s'échelonnent entre 6 et 7 % (en 1980, 5 %) alors que la rente d'état (emprunt) est de 3,8 à 4 %.
La reconstruction, due au recul des façades, est le prétexte à un changement important de l'habitat, à une révolution dans la façon de vivre. Précédemment les habitations n'étaient pas cloisonnées. Au contraire, chaque étage de l'immeuble haussmannien abrite un appartement « moderne », destiné à une famille. Ces appartements ressemblent à ceux que l'on connaît aujourd'hui, avec des pièces qui se superposent. Beaucoup d'écrits de l'époque s'offusquent que l'on puisse « empiler » les personnes les unes au-dessus des autres, dans cette invention de l'habitat collectif.
Occupation des étages :
Au rez-de-chaussée, on trouve les boutiques, un escalier (avec ou sans ascenseur).
L'entresol était souvent occupé par des personnes liées aux commerces. Sa hauteur de plafond est réduite. L'existence de cet « étage » intermédiaire s'explique par la nécessité de rentrer des voitures à chevaux, par des portes cochères qui s'ouvrent sur les deux premiers niveaux.
Si le propriétaire habite dans l'immeuble, son appartement occupe l'étage noble, appelé 1er étage. Cet occupant cherche à se distinguer à travers l'architecture particulière de la façade de son étage.
L'immeuble comporte ensuite 2 étages répétitifs.
Le 5e étage, peut accueillir deux appartements.
Les toits à mansarde permettent de gagner un étage. On y trouve les chambres des domestiques (souvent louées à des petits employés ou à des ouvriers).
Montants annuels des loyers :
Au 66 Bld Saint Germain (localiser et voir le bâtiment avec Google maps)
6e étage
200 F + 6 chambres
Sculpteur
Veuf + fille
Femme ouvrière
Mari (garde républicain) + femme
5e étage
500/800 F
Ingénieur + femme + 3 enfants
Veuve + 2 domestiques
4e étage
1500 F
5 ménages de 2 ou 3 personnes
mari + femme ou
mari + femme + fils ou
veuve + 2 domestiques
3e étage
1500 F
2e étage
1800 F
1er étage
1900 F
Entresol
1800 F
Au 240 bis Bld Saint Germain (localiser et voir le bâtiment dans Google maps ou en 3D.)
5e étage
Atelier artiste + 17 chambres de service :
Veuf (employé maître d'hôtel)
femme
fille (dactylo)
chambre de service
4e étage
6500 F
Mari (magistrat) + femme + fille + gendre + 2 petits-fils + 3 domestiques
Mari (rentier) + femme + 2 enfants + belle fille + 3 domestiques
Entresol
8000 F
Mari (officier) + femme + 3 enfants + 2 domestiques
Arts de l'espace
École de la République 1849 (agrandissements au XXe siècle) Bâtiment Saint Rémy de Provence (Bouches-du-Rhône) En 1879, cette école communale de Saint-Rémy de Provence voit arriver trois instituteurs laïcs qui succèdent aux Frères de la doctrine chrétienne.
Avenue Haussmann à Paris 1857-1927 Urbanisme Entre 30 et 33,6 m de large Paris La percée de ce boulevard débute en 1857. Elle s'effectue en plusieurs sections dont la dernière sera inaugurée en 1927. Les immeubles haussmanniens sont construits dans un projet général d'urbanisation de Paris.
Immeuble haussmannien Architecture Paris, rue de Lyon L'image dans une résolution de 1024x768 pixels.
La forge Adolph von Menzel entre 1872 et 1875 Huile sur toile 158 x 254 cm AlteNationalgalerie à Berlin
Les déchargeurs de charbon Claude Monet 1875 Huile sur toile 54 x 66 cm Musée d'Orsay à Paris
Avenue de l'opéra Camille Pissarro 1898 Huile sur toile 73 x 92 cm Musée des Beaux Arts à Reims
Germinal Émile Zola 1885 Roman L'auteur de l'affiche est Léon Choubrac Germinal, treizième volume des « Rougon-Macquart », décrit les conditions effroyables de la vie des mineurs dans le Nord de la France. Lire un extrait
Contexte historique
Les conditions de travail difficiles des ouvriers
L'immeuble dit « Haussmannien »
Le contexte historique :
Définition d'un immeuble dit « Haussmannien » :
Occupation des étages :
Montants annuels des loyers :
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