Au Moyen Âge, presque tous les Français sont chrétiens. La religion rythme la vie des gens par le biais des baptêmes, mariages, fêtes religieuses, messes et prières.
La société est alors divisée en trois ordres : les hommes qui consacrent leur vie à la prière (le clergé), ceux qui combattent (les rois, les seigneurs et les chevaliers) et ceux qui travaillent (les paysans, les artisans et les marchands).
L'Église possède une organisation pyramidale dominée par un pape, des cardinaux, des archevêques, des évêques, des abbés... Parmi les membres du clergé, on trouve :
des prêtres qui organisent la vie religieuse dans les villes et villages,
des moines, qui se retirent dans les monastères pour passer leur vie à prier, travailler et s'instruire (Saint Bernard enseignant),
des clercs, qui enseignent dans les écoles et dans les universités aux enfants de seigneurs et aux riches bourgeois,
des religieux et des religieuses, qui accueillent et soignent les pauvres, les malades et les vieillards.
L'église est riche et puissante grâce aux nombreuses terres qu'elle possède, aux taxes qu'elle perçoit et aux dons des fidèles.
Tout au long du Moyen Âge, la production artistique est surtout religieuse.
Des objets rares et précieux sont réalisés dans les monastères, et de remarquables peintures ornent les livres de cette époque.
Les œuvres
La miniature de Jean Miélot date de la seconde moitié du XVe siècle.
Le mot miniature vient du latin « miniare » qui signifie écrire au minium, oxyde de plomb servant de pigment de couleur rouge orangé pour tracer les lettres sur les manuscrits enluminés.
L'œuvre représente un moine copiste, enlumineur et traducteur, nommé Jean Miélot. Il assis à sa table de travail, dans son atelier appelé aussi le scriptorium, occupé à copier ou à traduire un texte.
Dans un temps où l'imprimerie n'existe pas, le travail du copiste est essentiel : il est chargé de la reproduction de documents écrits, soit des documents administratifs, soit des textes littéraires ou de textes destinés à l'enseignement et à la propagation du savoir. C'est un travail immense qui demande beaucoup de temps. Les moines illustrent les textes d'images colorées ou de lettrines rehaussées d'or appelées enluminures (mise en lumière).
Cette miniature permet d'observer le mobilier et les outils utilisés à cette époque par les copistes pour réaliser leur travail. On reconnaît dans la partie supérieure le lutrin, utilisé pour poser le livre qui servait de modèle, et plus bas le pupitre incliné sur lequel le moine a posé son ouvrage.
À côté des copies, on distingue l'encrier dans lequel il trempe le bout de la plume ou du calame (morceau de bambou taillé) qu'il utilise pour travailler. Beaucoup d'enluminures font apparaître de petits détails ; en haut à droite, on reconnaît des besicles posées dans un tiroir ouvert.
Schématisation de l'environnement de travail du moine-copiste
Abécédaire Latin des initiales de Citeaux : initiale « Q », moine moissonneur, début du XIIe siècle
L'abécédaire est une collection d'initiales décorées. Alors qu'à cette époque, les manuscrits sont richement enluminés, le souci de simplicité des moines de Citeaux qui doivent respecter des principes comme l'isolement du monde, le travail manuel, le silence et la pauvreté se remarque d'emblée.
On peut voir ici une lettre inscrite dans un cercle. La palette de couleurs est volontairement réduite, on découvre une des activités des moines qui vivent dans cette abbaye. Ici on peut observer le moine moissonneur.
L'absence d'enluminure donne un caractère simple est rudimentaire à cette lettre. Le tracé est précis, on peut remarquer les traits du personnage, ses vêtements, les épis de blé qu'il est en train de couper à l'aide d'un outil ressemblant à une faucille.
À ses pieds, une gerbe déjà liée vient former la fin de la lettre « Q ».
Les moines s'habillaient avec des vêtements de laine : la robe traditionnelle s'appelait la coule. Par dessus, ils portaient une longue tunique. Une pièce rectangulaire noire - serrée par une ceinture - appelée le scapulaire, servait de tablier de travail.
Le chant grégorien est un chant religieux et sacré pratiqué régulièrement dans certaines églises et communautés religieuses, spécialement dans les cérémonies solennelles. Il est chanté en latin.
Le chant grégorien est aujourd'hui apprécié pour sa qualité esthétique. C'est un genre musical qui appelle au calme et au recueillement. Ce chant est interprété soit par un soliste, soit par un chœur qui chante « a capella », c'est à dire sans accompagnement instrumental. Les voix chantent toutes à l'unisson.
Définition d'une miniature
C’est une scène figurée qui explique un texte ou une partie de texte sous la forme d'un petit tableau ou d'une vignette et qui se trouve dans un manuscrit.
Miniature représentant Louis IX (Saint Louis) et la VIIe croisade
Les croisades au Moyen Âge sont des pèlerinages ou des expéditions militaires destinées à conquérir ou défendre des lieux saints. C'est durant cette croisade que Saint Louis a été fait prisonnier.
Les chevaliers qui combattaient au nom de la chrétienté s'appelaient des « croisés » car ils portaient une croix cousue sur leurs vêtements.
Cette miniature a été réalisée par un clerc, nommé Guillaume de Saint Pathus, connu plus particulièrement pour avoir écrit la vie de Saint Louis.
Elle date du XIIIe siècle et nous montre l'arrivée de Saint Louis à Chypre où il fera escale pour passer l'hiver avant de continuer son voyage vers l'Égypte.
Les croisades participent aux échanges de marchandises et à la diffusion de savoirs.
Initiale « Q », religieux moissonnant Auteur inconnu Premier tiers du XIIe siècle Enluminure Bibliothèque municipale de Dijon L'enluminure est extraite d’une des nombreuses versions de « Moralia in Job » de Grégoire le Grand (532-604). Il s'agit d'une réalisation du scriptorium de Cîteaux.
Saint Bernard Jean Fouquet Entre 1452 et 1460 Enluminure Musée Condé à Chantilly Cette enluminure réalisée dans le « Livre d'heures d'Étienne Chevalier » représente Bernard de Clairvaux, décédé 300 ans auparavant. La BnF consacre un dossier pédagogique au peintre et enlumineur, Jean Fouquet.
Un érudit dans son cabinet Jean Le Tavernier Vers 1456 Enluminure Bibliothèque nationale de France à Paris Dans le manuscrit « Vie et miracles de Notre Dame », le chanoine Jean Miélot compile des textes religieux. Cet érudit est représenté au travail par l'artiste-enlumineur. Jean Le Tavernier utilise une technique, présente depuis le début du XIVe siècle, appelée la grisaille. La page de ce manuscript est accessible sur le site de la BnF.
Arrivée de Louis IX à Chypre Mahiet Vers 1330-1340 Enluminure Bibliothèque nationale de France à Paris Les écrits de Guillaume de Saint-Pathus, « Vie et Miracles de saint Louis », ont été utilisés après la mort de Louis IX, pour déterminer si le roi pouvait être ou non canonisé. L'enluminure représente le souverain lors sa traversée de la Méditerranée, au cours de sa seconde croisade. Remarquer les positions codifiées des mains et l'effet de transparence de l'eau. La page du manuscrit est accessible sur le site de la BnF.
Le contexte historique
Les œuvres
Définition d'une miniature
Elle date du XIIIe siècle et nous montre l'arrivée de Saint Louis à Chypre où il fera escale pour passer l'hiver avant de continuer son voyage vers l'Égypte.