Les œuvres présentées évoquent en partie le mode de vie des seigneurs.
Les seigneurs sont représentés sur les tapisseries et à travers les enluminures des manuscrits. Les romans de chevalerie et les chansons de geste racontent leurs exploits.
Dans les châteaux, des chants et danses les divertissent.
Les arts décoratifs
La tapisserie
La tapisserie est une forme d'art textile. Elle occupe une place importante dans les arts de la fin du Moyen Âge.
Les tapisseries sont réalisées dans de grands ateliers à partir de fils de laine, de soie, d'argent ou d'or. Les teintures sont végétales. Au départ, le modèle est peint puis agrandi à l'échelle voulue (patron). Les motifs sont religieux ou profanes.
Ces tentures servent à décorer les pièces d'un logis seigneurial ou le chœur d'une église.
La technique employée prend beaucoup de temps (1 m2 par personne et par an).
Les œuvres sont très coûteuses.
La Dame à la licorne est un ensemble de six pièces sur le thème des cinq sens.
Cette tapisserie aux mille fleurs compte de nombreux animaux parmi lesquels la licorne, un animal légendaire du Moyen Âge, aux pouvoirs magiques. Le modèle a été peint à Paris et le tissage réalisé à Bruxelles.
La pièce représentée ici s'intitule « À mon seul désir ». C'est la plus grande de la série. Elle est interprétée comme la conclusion de l'ensemble.
La Dame remet dans un coffre à bijoux, tenu par une servante, le collier qu'elle porte sur les autres tapisseries. La licorne et le lion ouvrent les pans d'une tente où sont inscrits les mots « A mon seul désir ». Un petit chien, symbole de fidélité, est assis sur le tabouret près de la Dame.
La tapisserie de Bayeux se présente comme une broderie sur toile de lin de 70 m de long et 50 cm de large. Les motifs de décoration ont été réalisés sur une étoffe à l'aiguille. Des laines de huit couleurs différentes ont servi à broder les personnages, les animaux, les bateaux, les édifices. Le fond de la toile n'est pas coloré. Resté naturel, il met en valeur la richesse des couleurs.
La tapisserie de Bayeux décrit les activités des hommes de cette époque et raconte la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, un puissant seigneur, duc de Normandie.
Elle se présente comme un long rouleau sur lequel des scènes se déroulent comme dans un film.
La posture des animaux, le détail des pattes donnent l'impression de mouvement.
Cette tapisserie était faite pour être accrochée de pilier en pilier dans la cathédrale de Bayeux. Elle pouvait être facilement déplacée. Ce système permettait de s'adresser à ceux qui ne savaient pas lire.
Lorsqu'on regarde la tapisserie, on croit qu'elle va s'animer. Des infographistes, dirigés par David Newton, ont créé une animation sonorisée qui s'inspire de scènes tirées d'une partie de la tapisserie de Bayeux. Le site koreus.com a ajouté à ce travail des sous-titres, en français. http://www.koreus.com/video/tapisserie-bayeux
Les arts du son
Au Moyen Âge, les troubadours puis les trouvères (des gens cultivés) écrivent et mettent en musique des poèmes qui parlent le plus souvent d'amour courtois. Jongleurs et ménestrels, de passage dans les cours ducales, seigneuriales ou princières, écoutent et s'emparent des chansons qu'ils colportent dans les provinces. Ils les offrent sur les places des villages à l'occasion de fêtes populaires ou divertissent les seigneurs au cours de grands repas.
Troubadours, trouvères et ménestrels interprètent les chansons accompagnés de divers instruments : vielle, luth, flûte à bec, bombarde, oud...
La tradition orale prévalant à l'époque, les textes se modifient, s'embellissent, s'amplifient...
Les chansons revêtent des genres différents : les chansons courtoises qui louent la bien aimée, les chansons de toile (chantées dans l'atelier, par exemple : « File la laine... »), les chansons qui parlent de politique, les chansons satiriques, les chansons de danses, les chansons d'inspiration religieuse, les chansons de geste (« geste » au sens d'exploit, exploits guerriers récités et chantés).
La chanson de Roland est la plus connue et la plus ancienne des chansons de geste que nous possédions. Le manuscrit initial date de 1070.
La pièce musicale proposée ici dans une version instrumentale s'intitule « Veritas arpie ». On y entend bombarde et vielle.
La page du codex Manesse* représente trois ménestrels : le musicien de gauche joue de la vielle à archet, le musicien de droite de la flûte. Celui du milieu chante probablement les textes.
Les arts du langage
(*) Le codex Manesse (1305-1340) est un manuscrit enluminé qui contient les textes de chansons d'amour composés en allemand médiéval. Les auteurs, les « Minnesänger », sont en quelque sorte les équivalents allemands des ménestrels.
Le roman de Renart est un recueil de récits écrit par des auteurs anonymes, entre le XIIe et le XIIIe siècle.
La page du Codex Manesse représente une scène de tournoi ; joute qui oppose plusieurs adversaires en armes devant un public.
L'armure d'apparat présentée ici a été probablement portée par un noble ou un chevalier de Milan. Elle a été fabriquée dans cette ville italienne par Antonio Missaglia au milieu du XVe siècle. (En savoir plus)
Arts du visuel
Calendrier des travaux de l'année Maître du Boccace de Genève (dit Colin d'Amiens) 1459-1470(?) Enluminure Musée Condé à Chantilly Enluminure d'une des nombreuses copies d'un traité d'économie rurale, écrit par Pietro de Crescenzi vers 1305, « Opus ruralium commodorum ». La chasse est une des composantes de la vie des seigneurs. Il s'agit plus d'un exercice que d'un moyen de se procurer de la viande. La BnF propose des pages interactives sur le « Livre de chasse ».
Herr Walther von Klingen Vers 1320 Enluminure 35,5 x 25 cm Bibliothèque de l'université à Heidelberg Cette enluminure provient d'un manuscrit, le « codex Manesse », réalisé probablement entre 1304 et 1340. Le livre regroupe des textes de chansons d'amour dont les auteurs pouvaient être plus ou moins connus ou influants. Les miniatures cherchaient à représenter chacun de ces auteurs. L'artiste-enlumineur fait partie de l'école de Constance.
Le chancelier (der Kanzler) Vers 1320 Enluminure 35,5 x 25 cm Bibliothèque de l'université à Heidelberg Voici une autre enluminure tirée du Codex Manesse
Tapisserie de Bayeux (Détail) Auteur inconnu 1066-1082 Broderie 68 x 0,5 m Musée de la Tapisserie de Bayeux, Bayeux Cette partie de la tapisserie représente l'attaque et l'embrasement d'une motte castrale. Elle évoque un épisode de la conquête normande de l'Angleterre. Les troupes de Guillaume le Conquérant assiègent et prennent le château dit « de la duchesse Anne » à Dinan, en 1065.
Le roman de Renart Auteur inconnu Première moitié du XIVe siècle Pages d'un manuscrit 28 x 19,5 cm Bibliothèque nationale de France à Paris La Bibliothèque nationale de France conserve cet exemplaire du Roman de Renart, qui compte pas moins de 157 feuillets et 513 enluminures. Les péripéties du Roman de Renart ont été écrites par différents auteurs entre 1170 et 1250.
La Dame à la Licorne Auteur inconnu Entre 1484 et 1500 Tapisserie 375 x 470 cm Musée national du Moyen Âge à Paris Cette tapisserie est une des six parties qui composent l'œuvre.
Armure italienne Antonio Negroni (dit Antonio Missaglia) Vers 1450 Armure 169 x 67.8 x 53 cm Walters Art Museum à Baltimore
Les œuvres présentées évoquent en partie le mode de vie des seigneurs.
Les arts décoratifs
La source de cette animation, sur koreus.com
Des infographistes, dirigés par David Newton, ont créé une animation sonorisée qui s'inspire de scènes tirées d'une partie de la tapisserie de Bayeux. Le site koreus.com a ajouté à ce travail des sous-titres, en français.
http://www.koreus.com/video/tapisserie-bayeux
Les arts du son
Les arts du langage
Les arts du spectacle