Un manuscrit est un ouvrage écrit à la main (du latin manus main et scribere écrire).
L'enluminure (du latin illuminare éclairer, illuminer) est un ensemble d'éléments décoratifs destinés à embellir le manuscrit :
les miniatures sont de petites scènes peintes à caractère figuratif (du latin miniare enduire de minium qui est un oxyde de plomb de couleur rouge, utilisé pour tracer les initiales et les titres) ;
les lettrines, initiales travaillées ;
les prolongements décoratifs.
Les manuscrits sont réalisés par les moines sur des feuillets de parchemin. Ce sont des ouvrages coûteux destinés aux couches les plus aisées de la société.
Au Moyen Âge, les monastères sont des centres de conservation et de diffusion de la connaissance. Dans des ateliers appelés scriptoria, les moines copistes recopient les textes sacrés et profanes et les moines enlumineurs sont chargés de les embellir.
Des exemples
Les documents de la vignette présentent quatre types différents de manuscrits enluminés :
La page la plus à gauche commence par la majuscule « B » travaillée et donne une part importante au texte.
La deuxième page se compose d'une miniature dont le sujet est religieux, d'un texte dont l'écriture est soigneusement calibrée et dont certains passages sont colorés, enfin de motifs décoratifs qui encadrent le texte.
La troisième page est extraite d'un livre d'église. L'enluminure occupe une place très importante. Elle s'insère dans le texte en segmentant les mots. Une scène religieuse « L'ascension du Christ » est représentée à l'intérieur de la majuscule « C » ornementée de décors végétaux. C'est une lettrine historiée (initiale comportant des scènes, des personnages...).
La quatrième page est extraite d'un livre de prières. L'enluminure occupe toute la page. Elle représente la crucifixion. Outre les couleurs éclatantes, on y relève la présence de dorures, symbolisation du sacré. Des motifs végétaux ourlent le cadre.
Le manuscrit enluminé « Les Très Riches Heures du Duc de Berry » (fin du Moyen Âge) est très célèbre.
Grande initiale « C » historiée (Ascension du Christ) Auteur inconnu 845-855 Enluminure sur parchemin Bibliothèque nationale de France à Paris Cette enluminure fait partie du manuscrit « Sacramentaire dit de Drogon », un livre d'église. Drogon était évêque de Metz et fils de Charlemagne. Les dimensions de l'ouvrage sont de 26,5 x 21,5 cm.
Liber pontificalis Auteur inconnu 1376 Page d'un manuscrit enluminé Bibliothèque du monastère de Strahov à Prague Le manuscrit a été commandé par Albert de Sternberg. L'enluminure représente cet évêque de Litomyšl, agenouillé au pied de la croix.
Expositio et quaestiones in Aristoteles De Anima Jean Buridan Vers 1362 Page d'un manuscrit Bibliothèque municipale de Vendôme Cette page débute par une initiale « B » enluminée. Dans ce manuscrit, un philosophe de l'université de Paris commente un texte d'Aristote (384 av. J.-C. - 322 av. J.-C.). Les dimensions de l'ouvrage sont de 22 x 15 cm.
Crucifixion Maître de Boucicaut (attribué au) Vers 1410-1420 Enluminure sur parchemin Musée national du Moyen Âge à Paris L'enluminure faisait partie d'un livre de prières commandé par Gérard de Montaigu. Cet évêque de Paris est représenté agenouillé au pied de la Croix. Aujourd'hui, les pages du bréviaire sont dans deux musées différents. Les dimensions de l'ouvrage sont de 36 x 26 cm.
Le manuscrit enluminé
Au Moyen Âge, les monastères sont des centres de conservation et de diffusion de la connaissance. Dans des ateliers appelés scriptoria, les moines copistes recopient les textes sacrés et profanes et les moines enlumineurs sont chargés de les embellir.
Des exemples